09/11/2014

Emploi d'avenir : statisticien au chômage



Ce matin, je n'ai pas voulu déranger Léon pendant qu'il comptait et recomptait les miettes laissées par les craquottes sur la toile cirée de la table en formica de la cuisine.

Il semblait écouter d'un air distrait les informations diffusées par la TSF que je venais de lui offrir pour Noël.


J'avais bien envie de lui prêter mon boulier mais j'avais promis aux camarades dissidents d'établir des statistiques fiables sur les chiffres du chômage. Raison d'Etat oblige, je me devais de vérifier, compat et rapporteur à l'appui, comment il était possible qu'une courbe s'acharne à monter et non pas à redescendre contrairement à ce qui avait été décidé par d'éminents économistes spécialisés en capitalisme tout terrain.

Je m'acharnais à essayer de faire tenir les boules en haut sur le boulier mais elles persistaient à retomber alors que le postulat de départ (la crise) aurait voulu qu'elles restent suspendues en l'air à des degrés différents.

Impossible également de tordre le compat pour qu'il accepte de prendre une autre forme plus adéquate à ma démonstration. Même trempé dans la chicorée tiède il se refusait à ramollir ce qui aurait permis d'en faire une règle bien plate, horizontale et donc égale à zéro.

J'étais désemparée. Les mathématiques ne pouvaient venir à bout d'une simple question de bon sens.



Si l'on n'arrivait pas à compter les chômeurs comment pourrait-on envisager un jour de se demander à quoi ils servent ...


voire même par impossible envisager leur éradication, ce qui aurait le mérite de permettre de compter autre chose après les élections.







Paulette




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