C'est
le cas de ces chercheurs qui ont réussi à rajouter des petits
barreaux synthétiques sur l'échelle de l'ADN.
"Une
équipe de chercheurs a réussi à créer et à introduire deux bases
supplémentaires artificielles dans l'ADN d'une bactérie Eschericia
coli. Ces bases ont été baptisées X et Y."
Jusqu'à
présent les scientifiques savaient que l'ADN de tout organisme
vivant était l'assemblage de 4 molécules A, T, C et G. S'il vous
est déjà arrivé d'avoir à taper des listes de séquences alors
que vous n'y connaissez rien vous savez que CGT n'en fait pas partie
et que vous ne pouvez pas non plus essayer avec GA BU ZO MEU.
Ils
ont enrichi l'alphabet de la vie ! Rien que d'imaginer la tête du
bon dieu ça m'a mise en joie une nouvelle pareille. Fallait pas
s'attaquer à Léon.
D'abord,
Escherichia coli c'est la bactérie du caca que l'on trouve
également dans les cacahuètes qui accompagnent l'apéritif quand
les copains de bistro ont oublié de se laver les mains.
Et
puis X et Y ça marche par deux sans qu'on ait besoin de retirer Eve
de la côte d'Adam : c'est XX pour les filles et XY pour les garçons.
Pour la suite, point n'est besoin de s'y connaître en génétique,
suffit de se laisser aller à ses instincts les plus tendres.
La
naissance de la vie sans autre forme de procès.
Pour
la suite, théoriquement, il ne vous reste plus qu'à distraire votre
esprit en vous racontant des blagues de peintre, d'échelle et de
pinceau ou de vous persuader que le TAFTA c'est l'écriture en persan
du tissu en soie et pas un traité transatlantique top secret pour
étouffer les humains qu'on vient tout juste de créer.
Dans
la réalité, la suite de la vie c'est beaucoup moins fascinant.
L'ADN de certains humains qui s'est enrichi tout seul de la lettre $
avec l'avènement du capitalisme aussi désigné par
"Hollandische
Mercurius" [n'y
voyez aucune allusion de ma part à François et Angela c'est la
définition de wilkipédia], s'est abattu sur nos têtes comme "la
cabane sur le bas clergé" (expression librement inspirée des
célèbres citations de Léon).
Ainsi,
pour qu'il puisse se nourrir sans relâche, pas question pour
l'agriculteur de planter et de ressemer d'une année sur l'autre les
graines récoltées Donner des graines à tout le monde et partager
le pain serait un crime de lèse capital-social démocratie et en
reverser une partie équivaudrait à revenir au temps des seigneurs,
de l'esclavage et de la domination des forts sur les faibles ...
Léon
l'avait bien compris quand il tentait de m'enseigner à grand renfort
d'engueulades comment faire un petit rabat de terre autour des
salades pour les planter correctement au lieu de les enterrer.
Mauvaise ouvrière j'avais cependant droit à de généreux paniers
de victuailles ... la rhétorique était sauve.
Au
lieu de cela je constatais benoîtement (tel un pape démissionnaire)
que le capital avait faim, tellement faim que même les patrons ne
s'y retrouvaient plus. En fait de patrons ils s'étaient dilués avec
délectation dans le grand ordre mondial de la finance empêchant les
petits lapins de monter dans l'arche de Noé.
Seuls
maîtres à bord, les Hollandische
Mercurius avaient
déjà trouvé la solution pendant que les petits lapins courraient
aux urnes pour sauver les fanes de carottes qui s'abîmaient au
soleil, ils larguaient les amarres vers de lointains paradis fiscaux
en ayant confié à des algorithmes le soin de gérer au mieux leurs
intérêts.
Une
entreprise a nommé un algorithme à
son conseil d'administration,
"Sixième
membre du conseil d'administration, le logiciel participera à la
prise de décision de l'entreprise, recommandera ou au contraire
écartera des investissements trop risqués."Il prend ses
décisions de façon totalement indépendante (...) il n'y aura plus
de décision prise sans avoir reçu son analyse : son opinion, ou
plutôt les résultats de ses recherches, est aussi importante que
l'avis d'un autre membre du CA (...) Si les gens peuvent être
subjectifs ou influencés par leurs émotions, les ordinateurs, eux,
peuvent avoir des intuitions géniales. Former une équipe mixte est
juste logique : nous essayons d'optimiser les avantages de chacun."
Léon
m'a toujours dit "Paulette tant que tu es perplexe c'est que tu
es en vie". Me voilà bien attrapée maintenant qu'il n'est même
plus là pour m'expliquer l'intérêt de savoir qu'on est en vie ...
comme si on n'était pas capable de s'en rendre compte tout seul.
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